Sénégal : les nouvelles autorités de la SODAV épinglent la gestion du BSDA
Suite à la sortie de l’Association des acteurs de l’industrie musicale (AIM) réclamant un an de redevances. La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits Voisins (Sodav) a tenu dimanche une conférence de presse pour répondre aux interrogations et allégations dont elle faisait l’objet.
En présence du patron de la SODAV, Bouna Manel Fall et de N’Goné N’Dour, présidente du Conseil d’administration, les responsables ont tenu à éclairer l’opinion sur la véritable situation de l’organisation.
D’emblée, la PCA a tenu à rassurer les acteurs culturels en leur réaffirmant si besoin en est que la SODAV était là pour eux et que la bonne gouvernance et la transparence sont leur crédo.
Ensuite, les responsables ont fait savoir qu’ils n’héritaient pas d’une situation aisée. Autrement dit, le passage du Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (BSDA) à la SODAV ne s’est pas déroulé sans épines. La faute à qui ? D’abord aux structures qui leur doivent de l’argent et surtout à une absence de rationalisation des dépenses du défunt Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur (BSDA). Tout ceci explique selon, les dirigeants, le retard de la distribution des fonds aux artistes.
Parmi les structures qui doivent de l’argent à la SODAV, il y a la Radio Télévision sénégalaise (RTS1) (135 millions de FCFA), des médias privés (221 millions FCFA), les radios communautaires (36 941 700 CFA), des bars, restaurants, entre autres (93 millions CFA), et enfin le FESMAN (200 millions FCFA). Oui vous avez bien entendu, le FESMAN qui avait lieu en 2010 au Sénégal doit encore s'acquitter des droits d’auteur.
Face à toutes ces dettes à recouvrir et face à la gestion désastreuse de l’équipe sortante, les nouvelles autorités de la SODAV ont préféré différer la répartition des sommes dues aux artistes et commanditer un audit.
Pour l’heure, il est établi que l’ancienne équipe s’est endettée de manière éhontée. Par exemple, sans justification, des prêts à hauteur de 82 millions de FCFA ont été accordés au personnel du BSDA. Jusqu’ici, il reste 75 millions à recouvrer. Ajouter à cela, le salaire exhorbitant de l'ex-directeur qui plafonnait à 4 millions de FCFA par mois.
Selon Mactar Diouf, trésorier général de la SODAV : « dans le monde, les frais de gestion d’une entreprise sont plafonnés à 35%, mais pour le BSDA, ce taux était de 70%, c’est-à-dire le double de ce qui est convenu ». Aujourd’hui, les nouvelles autorités de la SODAV souhaitent aller vite, assainir la gestion et recouvrer au bas mot près d'un milliard de FCFA.
L’objectif était de dégeler les fonds à repartir aux ayants droit comme l’a souligné Bouna Manel Fall : « le conseil d’administration qui avait procédé au gel de toutes les répartitions a décidé, lors de sa réunion du 17 janvier dernier, de répartir les fonds. Les répartitions des droits d’auteur se feront mais pas celles des droits voisins parce que nous n’avons pas encore commencé à percevoir les droits voisins.
Mais depuis que nous avons pris service, nous avons continué à percevoir les droits d’auteur. Pour l’année 2015, sur les deux semestres, au premier semestre, nous avons hérité de l’Ex-bsda 92 millions à répartir, au deuxième semestre 78 millions. Quand nous avons pris service le jeudi 6 octobre 2016, nous avons trouvé dans les caisses 42 millions donc on ne pouvait pas répartir les fonds en 2015. Il nous a fallu remotiver le personnel, définir un nouveau leadership, mettre en place de nouvelles procédures de travail et d’organisation qui nous ont valu la perception de 165 millions. Nous sommes en mesure de pouvoir répartir les fonds. Au plus tard, à la fin du mois de janvier ou au début du mois de février prochain la répartition va être effectuée ».
Si toutes ces affirmations des responsables de la SODAV sont vérifiées, la nouvelle aventure de la société de droits d'auteurs au Sénégal commence on ne peut plus mal. En attendant, les artistes enthousiastes à l'idée de voir arriver la SODAV commencent à déchanter. Il appartient désormais aux nouvelles autorités de prendre la pleine mesure du problème et sévir énergiquement avec l'aide de l'Etat afin que les sommes attendues soient recouvrées.
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