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Dix plateformes africaines de streaming à connaître absolument
L’écoute de la musique en streaming provoque un vif débat au sein de l’industrie musicale principalement suite à des articles sur les frais de paiements peu élevés des plateformes de streaming et donc par conséquent de faibles revenus pour les artistes. Malgré cela, il n’y a aucun doute sur le fait que l’écoute de musique en streaming est un marché en pleine expansion, avec une croissance globale de 39% en 2014[i]. Ce serait donc une erreur pour un artiste de ne pas exploiter ce médium.
- Photo: time.com
Beaucoup de chansons sont déjà disponibles en streaming sur des plateformes telles que YouTube et Dailymotion, mais ces plateformes n’offrent pas le même cadre règlementaire (c’est-à-dire les droits d’auteurs et droits voisins) que les plateformes dédiées au streaming de musique. Il est donc préférable pour un artiste d’offrir sa musique au moins sur des sites qui les payent décemment. Au-delà de simplement générer des revenus, il y a d’autres bénéfices pour un artiste d’être présent sur de telles plateformes, par exemple cela offre la possibilité d’atteindre de nouvelles audiences. Estimant qu’à peu près 2.5 milliards de personnes n’ont pas de compte bancaires à travers le monde et que 2 milliards d’entre eux utilise les technologies mobiles[ii] , dans les lieux où les paiements par mobile sont une réalité, d’immenses nouveaux marchés ont émergés pour l’industrie musicale. La croissance rapide des smartphones (en particulier les téléphones Android), permettent maintenant à l’industrie musicale d’atteindre des marchés qu’il ne pouvait pas rentabiliser autrefois, à travers la vente physique ou d’autres moyens.
Grace au streaming, les fans de musique dans les pays en voie de développement ont désormais la possibilité de consommer de la musique à prix abordable, parce que le coût des smartphones et de la consommation des datas baissent sans cesse. Les dernières statistiques montrent que le streaming remplacera la plupart des téléchargements de musique dans un futur proche, une tendance qui est déjà en progression dans la plupart des pays « développés ». Les frais d’abonnement à ce genre de services uniquement, comptent déjà pour la majorité des recettes dans 10 territoires[iii].
A part les grands noms tels que Spotify, Deezer, Google Play ou Apple Music, il y a un nombre croissant de services de streaming disponibles, dont beaucoup sont africains. Cet article en présente 10 qui se concentrent principalement sur la musique panafricaine ou d’une région africaine particulière ; Ces derniers sont classés selon des critères spécifiques. Pour un artiste, les recettes et le nombre d’utilisateurs actifs inscris sont peut-être les facteurs les plus importants. Pour les consommateurs, le prix et la quantité de musique offerte sont les principaux critères. J’ai donc pris en considération, de manière égale, les revenus par streaming, le nombre d’achats, les utilisateurs inscrits, l’affluence mensuelle et le volume de musique disponible.
1. Simfy Africa (Afrique du Sud)
Simfy Africa fut lancé en 2010 en Afrique du Sud et est pleinement détenu par Exactmobile. Il a un catalogue de 27 millions de chansons tous genres confondus. Malheureusement, la musique locale ne compose que 5% de leur catalogue. Le service de streaming est disponible au Nigéria et en Afrique du Sud où les utilisateurs peuvent gratuitement essayer la plateforme durant deux semaines et ensuite choisir une des offres d’abonnement allant de R25 à R60 par mois. L’artiste est payé en parts proportionnelles de recettes d’abonnement ou une part proportionnelle des recettes publicitaires. Les parts de paiement fluctuent chaque mois selon les recettes générées et selon la fréquence de streaming des musiques. Il est donc difficile de donner une réponse claire sur les recettes qu’un artiste peut faire par streaming.
2. Spinlet (Nigeria)
Spinlet est une compagnie privée créée en 2006 en Finlande et achetés par des investisseurs nigérians. Elle fut inaugurée en 2011 au Nigéria et a des bureaux régionaux à Lagos ainsi qu’aux Etats-Unis et en Afrique du Sud. Cette plateforme a atteint 650 000 inscrits en 2013 et prévoit d’atteindre 50 millions d’ici 2016. Spinlet a actuellement 635 400 visiteurs uniques chaque mois ayant accès choisir à une bibliothèque contenant 50 000 artistes locaux (selon des données de 2013). Des artistes ou des agrégateurs peuvent installer de la musique sur le site et recevoir 90% de l’argent généré en la vendant ; les 10% restant vont à la compagnie. Les paiements par streaming sont autour de 0,0038 US $. Les différents genres musicaux sur le site comprennent l’afrobeat, le gospel, la musique dancehall mais aussi du fuji, de la highlife, du hip hop, de la hiplife, de la house, du juju, du kwaito, du reggae, de la RnB et de la musique traditionnelle.
3. Tigo (Tanzanie/Ghana)
Tigo est la plus grande entreprise de télécommunication en Tanzanie avec plus de 8,5 millions d’utilisateurs inscrits sur leur réseau. Détenu par Millicom, une entreprise internationale avec des opérations commerciales dans 44 pays africains et d’Amérique latine. Il a inauguré son service streaming en Amérique latine en 2013 et est depuis devenue le plus grand service de streaming en Colombie. Il est disponible depuis Octobre 2014 au Ghana. La Tanzanie a suivie en 2015. Tigo Music offre un catalogue de 36 millions de chansons en coopération avec Deezer. Tigo Music soutient également l’industrie musicale locale et ajoute régulièrement du contenu local à sa bibliothèque. Il est difficile d’obtenir les recettes qu’obtiennent les artistes mais vu que la musique est en streaming depuis la bibliothèque Deezer, il est probable que la somme soit équivalente à ce que Deezer paye sur son site, donc à peu près US$0,0168 par stream (d’après des données de juillet 2015).
4. Mdundo (Kenya)
Mdundo est une plateforme de partage de contenus audio qui permet aux utilisateurs de partager, télécharger et jouer de la musique en streaming. Elle fut créée en 2012 au Kenya. En 2015, 6000 artistes avaient déjà signés avec la plateforme. Cette dernière a à peu près 60 000 visiteurs uniques et en début de l’année 2015, quelques 250 000 personnes avaient téléchargées de la musique depuis le site. Les clients peuvent télécharger gratuitement dans une certaine limite ou payer 300 shillings kényans (autour de 3 dollars) par mois pour un accès illimité sans publicités. Mdundo paye 70% des recettes à l’artiste mais ne garantit pas une somme fixe par téléchargement. Normalement, les recettes des artistes sont à ce jour autour de US$ 0,038 par téléchargement /streaming. En 2014, plus de US$ 18 000 fut payé aux détenteurs de droits d’auteurs, principalement par le biais de publicités.
5. iRoking (Nigéria)
iRoking est un service de streaming nigérian gratuit offrant du streaming musical de différents labels et d’artistes africains. Il fut créé en septembre 2010 et a son siège social au Nigéria avec une branche au Royaume-Uni. Selon des données de 2012, il a 100 000 utilisateurs et une bibliothèque de 35 000 chansons contenant principalement de l’afropop, du gospel, du jazz, de l’afro beat, du juju et du hip hop des plus grands artistes du Nigéria. Ce site atteint 20 000 visiteurs par mois parmi lesquels 38% sont basés aux Etats-Unis.
6. Vuga (Nigéria)
Vuga fut créée au Nigeria à la mi-2013 et une version bêta fut lancée aux Etats-Unis en 2015. La plateforme publie et distribue de la musique africaine via tout appareil connecté à travers l’usage de métadonnées et algorithmes d’ordinateurs. Le catalogue contient présentement autour de 65 000 chansons avec plus de 1000 nouvelles chansons ajoutées chaque mois. Une des fonctionnalités sympa du site est que chaque chanson qui est mise sur le site contient des informations détaillées sur l’artiste. Vuga offre de la musique d’à peu près 600 artistes à leurs 5000 utilisateurs approximatifs (dont 1500 actifs). La musique jouée sur le site est gratuite. Les genres musicaux offerts sont l’afropop, le hip hop, le R&B, le reggae, jazz, la soul, le juju, l’afro beat ainsi que le fuji. Le site a 7000 visiteurs uniques chaque mois, principalement venant du Royaume-Uni, des Etats-Unis, Nigéria, Kenya, Afrique du Sud et des Pays-Bas.
7. Mziiki (Tanzanie)
Mziiki est une plateforme de musique en ligne gratuite tanzanienne. Elle fut dévoilée par Spice VAS Africa, une branche d’une compagnie de contenu digital à Singapour. Quelques 1500 artistes locaux et internationaux ont déjà joint la plateforme. Elle a 800 artistes sub-sahariens signés pour de la distribution exclusive et veut s’étendre. Le catalogue de Mziiki contient principalement de la musique africaine, tous genres confondus, ainsi que de la musique internationale. Il a actuellement plus de 100 000 utilisateurs réguliers, largement dû au fait que toute la musique est gratuite (pour le moment). Mziiki fera bientôt une transition vers un modèle à deux niveaux, avec de la musique gratuite soutenue par de la publicité et des abonnements pour utilisateurs.
8. Mkito (Tanzanie)
Mkito.com est une entreprise basée en Tanzanie et inaugurée en 2014. A ce jour, les utilisateurs peuvent télécharger 90% de son catalogue gratuitement, avec les 10% restants nécessitant un paiement. Pour obtenir des recettes, Mkito diffusent de la publicité, principalement des courts messages avant la diffusion d’une chanson. Mkito a plus de 290 000 visiteurs uniques depuis son lancement grâce en partie aux artistes qui soutiennent la plateforme et font sa promotion.
9. Orin (Nigéria)
Orin fut fondé en 2013 par un nigérian basé au Royaume-Uni. Finalement lancé en 2015, la plateforme souhaite fournir 100% de contenu musical africain sur une plateforme de streaming avec un accent sur le côté sociale. La bibliothèque d’Orin contient plus de 5000 chansons audio et 1000 vidéos (au mois d’avril 2015) mais souhaite étendre à 100 000 chansons d’ici les 12 prochains mois. Le service est 100% gratuit (pour l’instant), même s’il prévoit de faire du streaming pour probablement $3 par mois dans le futur. Les recettes proviennent pour l’instant purement des publicités. Des royalties sont payées aux artistes même s’il est difficile de connaitre le montant exact.
10. Las Gigi Tunes (Nigéria)
Las Gigi Tunes fut créé par Femi Ashafa en 2014. Il joue de la musique gratuite du Nigéria et de pays africain voisins. Des éléments de réseaux sociaux sont incorporés sur le site afin que les utilisateurs puissent créer et partager des playlists ainsi qu’interagir entre eux. Las Gidi Tunes est gratuit. Afin d’utiliser le service, les utilisateurs doivent juste s’inscrire par courriel ou avec leurs comptes de réseaux sociaux déjà existants.
[i] www.ifpi.org/downloads/Digital-Music-Report-2015.pdf [ii] www.e-commerce-magazin.de/fachartikel/fallbeispiel-musik-streamingdienst-spinlet-setzt-auf-mobile-payment-dank-skrill [iii] www.ifpi.org/downloads/Digital-Music-report-2015.pdfRelated articles
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