Les légendes de la rumba congolaise mises à l’honneur au JazzKif 2019
Lokua Kanza, Ray Lema et Barbara Kanam ont rendu hommage aux légendes de la rumba congolaise, lors de la 13e édition du JazzKif qui s’est tenue du 14 au 15 juin à l’Institut français de Kinshasa.
Les trois artistes ont proposé un voyage musical dans les répertoires de grands noms de la musique congolaise, le 15 juin, lors de la soirée « Terre de mélodies », consacrée à la rumba.
Pour sa première participation au JazzKif, Barbara a immortalisé M’Pongo Love et Abeti Masikini « de grandes dames qui ont marqué la musique congolaise, leurs titres sont un patrimoine culturel », a déclaré à Music in Africa, Barbara Kanam, quelques heures avant son spectacle.
La diva congolaise a interprété « Bakake », le tube de M’pongo Love. Barbara l’avait honoré sur la mythique scène du New Morning à Paris en 2012. « J’ai l’impression que j’ai un peu de M’Pongo Love en moi. C’est une forme de « legacy » (héritage) que je porte », indique la chanteuse.
La reine de la chanson congolaise a aussi repris Abeti; elle a entrainé la foule avec le titre « Bade ». C’est sur une note de salsa avec « Viva del Congo », qu'elle a présenté au public la richesse culturelle de son pays, avant d’ambiancer les festivaliers avec « Djarabi », l’une de ses compositions. Barbara Kanam a tout simplement ébloui pour son premier JazzKif.
Après la prestation de Barbara, ce fut le tour de Ray Lema de monter sur scène. Le célèbre compositeur, pianiste et jazzman, a puisé dans les répertoires de Franco Luambo Makiadi pour agrémenter son spectacle.
Il débute sa prestation avec « Luvumbu Ndoki », un des classiques du grand maître Franco, interprété en kikongo, une des langues de la RDC. Ray Lema, qui participe à son deuxième JazzKif, était accompagné de Fredy Massamba et Ballou Canta, tous deux originaires de Congo-Brazzaville. Ils collaborent sur un projet Nzimbu publié en 2015.
Ray Lema et ses musiciens ont mis le public en émoi au moment de chanter « Mario ». C'est comme si Franco se tenait lui-même sur scène et jouait ce tube qui a traversé les générations. Tout le monde s'accorde à dire que le concert a été un succès. « Ce spectacle m’a réconcilié avec les Congolais », a déclaré l’artiste.
Lokua Kanza revenait au JazzKif, cette fois pour rendre hommage à Papa Wemba, « avec qui j’ai eu le bonheur de travailler ». En effet, Lokua est l'arrangeur de l’album Emotion, un chef d’œuvre qui propulsa la carrière de la star congolaise à l’international.
Accompagné de deux merveilleuses chanteuses, à savoir, Pamela Baketana, la gagnante de la première saison de The Voice Afrique, et Laeticia Lokua (la nièce du chanteur), Lokua et son « dream band », ont interprété avec brio, « Rail on », « Yolele » et autres succès de Wemba.
Le chanteur a également joué ses propres chansons, notamment, « Le Bonheur », « Famille », « Nakozonga ». « Lokua est l’homme de la soirée, c’est lui que les gens attendaient », confie un mélomane, qui assistait au show du musicien congolais.
La musique, élément fédérateur, vecteur de paix et d'unité entre les peuples. Le JazzKif 13, accueillait pour l'occasion, Aline Frazão, la chanteuse angolaise, qui a donné son premier concert dans la capitale congolaise. Gerald Toto, originaire de la Martinique, séduit par l’accueil et l’intérêt des Kinois pour son spectacle. L'Haïtienne Mélissa Laveaux a brillé sur scène avec sa musique aux accents blues et folk. Les rythmes traditionnels du groupe franco-cubain Que Vola n'ont laissé personne indifférents.
L'édition 2019 du JazzKif aura été celle de la découverte des talents locaux avec des prestations remarquables de Lova Lova, Céline Banza ou encore Fulu Miziki. Le rendez-vous est pris en 2020 pour de nouvelles aventures musicales.
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