Dobet Gnahoré : « Avec Miziki, j’ai voulu changer d’énergie musicale »
Chanteuse talentueuse à la présence scénique frappante, l'ivoirienne Dobet Gnahoré est l'une des rares Africaines à avoir remporté un Grammy Awards (2010). L'artiste qui participera le 25 mai prochain au Bassline Festival en Afrique du Sud, nous a accordé une interview. Entretien :
Bonjour Dobet, pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Dobet Gnahoré ?
Bonjour, je suis une artiste chanteuse danseuse ivoirienne. je vis en France depuis 20 ans ; j’ai fait 5 albums et je suis fille d’artiste et mère.
Vous allez prendre part au Bassline festival qui se tiendra le 25 mai prochain à Johannesburg en Afrique du Sud, que ressentez-vous ?
Je suis très touchée de jouer pour ce festival. L’Afrique du sud est un pays que j’aime beaucoup, y revenir et présenter mon nouveau spectacle est une chance pour moi.
Est-ce votre première grande scène en Afrique du Sud ?
Non, il y a 8 ans j’ai participé à l'African Day. C’est toujours un plaisir pour moi d’être en Afrique du sud.
Pour vous avoir vu à Dakar, à l'occasion du festival Africa Fête il y a quelques années, je sais que votre présence scénique est unique, votre maquillage fabuleux, vos pas de danses énergiques accompagnés de modulations vocales variées offrent un spectacle vraiment frappant. À quoi devrait s'attendre le public de Bassline ?
Je présenterai mon nouveau spectacle Miziki qui dégage aussi cette même énergie : danser, chanter et jouer des percussions. Miziki est une inspiration afro-électro.
Vous avez sorti justement l'année dernière votre 5e album, Miziki. Pour ceux qui vous suivent ce fut une surprise de vous entendre sur un registre plutôt afro-électro, d'habitude, votre fond musical est plutôt acoustique, qu'est-ce qui a dicté ce choix ?
Jai voulu changer d’énergie musicale, je voulais quelque chose de plus moderne et qui parle à tous, j’ai voulu évoluer et c’est une voie que j’aime beaucoup, l’afro-électro.
Vous êtes basée en France depuis une vingtaine d'années mais votre formation s’est faite en Côte d'Ivoire au sein de Ki-Yi M'Bock. Quelles sont aujourd’hui les influences de cette éducation artistique dans votre musique ?
Ma musique s’est inspirée de l’influence du Ki-Yi, mais aussi de l’influence de tout ce qui m'entoure en général. je laisse parler mes émotions quand je compose.
Vous avez la chance de tourner beaucoup à travers le monde mais la mobilité artistique sur le continent n'est pas toujours aisée, qu'est-ce qu’il faudrait faire pour changer cela à l'heure où les musiques africaines et les chanteurs sont de plus en plus écoutées et demandées à travers le monde ? Ne pensez-vous pas que le public africain devrait avoir l’opportunité lui aussi de voir ses artistes le plus possible ?
Bien sûr que le public africain doit avoir la possibilité d’avoir accès à la culture en général. Pour ça je pense qu’il faut avoir dans chaque commune et chaque ville, une salle de 500 à1000 places au moins pour que les artistes puissent s'exprimer et que le public puisse se divertir ou découvrir.
Il faut aussi garantir aux musiciens africains la possibilité de voyager où ils veulent.
Après Baseline, avez-vous d'autres dates prévues sur le continent ?
Après Baseline, j’irai en Égypte. Durant le même weekend je serai au Zakifo (Durban) et au Bushfire Festival (Swaziland).
La question de la place de la femme africaine dans la musique se pose de plus en plus et avec acuité. En tant que modèle de réussite, quels conseils donneriez-vous à une jeune artiste africaine qui rêve de devenir chanteuse ?
Je lui dirais que c’est possible de réussir dans la musique. il faut travailler sa technique vocale et jouer un instrument, et ça tous les jours.
À Abidjan votre famille est connue dans le secteur musical, envisagez-vous de revenir au bercail un jour et y développer des projets pour les jeunes générations ?
Oui, c’est mon rêve de retourner en Côte d'Ivoire ; j’espère le faire bientôt, pour y développer des projets avec la jeune génération.
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