Gims : « En RDC, un chanteur, c’est comme un homme politique »
Au cours d'une interview accordée à une radio française, Gims a évoqué les raisons pour lesquelles il ne se rend pas souvent en RDC, où il est né.
Parmi les sujets évoqués dans son interview sur Europe 1, Maître Gims est revenu sur le Congo-Kinshasa, son pays natal. « Je n’y vais pas assez régulièrement pour plein de raisons. Les seules fois où j’y suis allé, c’était pour des concerts. Je suis tellement populaire là-bas que je suis obligé d’y aller avec l’armée. Je ne peux pas vraiment me promener, je ne peux pas sortir comme ça, me poser quelque part, au restaurant… Je ne peux rien faire, c’est impossible », a indiqué le chanteur.
En effet, Maître Gims s'était rendu quelques fois en RDC, notamment lorsqu'il était membre de la Sexion d'Assaut. En 2013, il s'était produit au Shark Club de Kinshasa accompagné de la chanteuse française Zaho.
Son dernier concert dans la capitale congolaise date de septembre 2017. S'il avait attiré du monde, la prestation était décevante selon plusieurs fans. Seul sur scène, il n'a fait que du « play-back sur de la musique balancée par un DJ » . Le prix du billet était proposé à 100, voir même 150 USD pour une place V.I.P.
Un autre spectacle prévu au Stade des Martyrs, d'une capacité de 80.000 places, a été lui aussi renvoyé aux calendes grecques. Toujours selon le chanteur, les autorités congolaises auraient interdit l'accès au lieu.
Il faut également rappeler que Gims avait été annoncé à Lubumbashi (deuxième ville du pays) pour un spectacle en mai 2016. Mais le concert n'a jamais eu lieu. Des promoteurs locaux citent « des caprices de stars » comme raison de l’annulation en dernière minute du concert.
L'artiste congolais a aussi avancé l’instabilité à l’est du pays en proie à des conflits armés depuis deux décennies, parmi les raisons. « Ce pays est compliqué. Il y avait une guerre civile, qui s’est calmée un peu aujourd’hui, (...) mais à l’est du Congo, c’est un massacre perpétuel », poursuit Gims.
Pourtant, la partie est de la RDC est depuis quelques années, une région dynamique sur le plan artistique et culturel, grâce surtout au Festival Amani qui rassemble plus de 30.000 participants chaque année. De nombreux artistes locaux et internationaux se sont produit sur la scène d'Amani, notamment Ismaël Lô, Lokua Kanza, Akon, le groupe français de reggae Dub Inc et plus récemment Fally Ipupa et Youssoupha.
Gims a aussi expliqué qu’on lui reproche souvent « de ne pas prendre parti (pour un candidat de l’opposition ou de la majorité), ou de ne pas assez en parler ».
Pour lui, un artiste doit avant tout « véhiculer des émotions pour le plaisir des gens » . « Il n'est pas là pour faire de la politique, même s’il peut bien sûr en parler dans ses chansons ». « Le Congo, c’est particulier : un chanteur, c’est comme un homme politique », constate l'interprète de « Bella » et de « Sapés comme jamais ».
Gims, né à Kinshasa et parti en France à l’âge de deux ans, n’a toujours pas obtenu la nationalité française. Il se dit être « bouleversé » par le refus des autorités de la lui accorder. Selon plusieurs médias français, c'est parce que Gims aurait vécu en situation de bigamie à un moment donné. Il était semble-t-il déjà marié avant d’épouser sa compagne actuelle.
En tournée, Gims est attendu le 28 septembre prochain au Stade de France. Il a récemment sorti Transcendance, une réédition de son album Ceinture Noire, vendu à plus de 600.000 exemplaires en 2018.
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