« Combattants » : un phénomène qui tue la musique congolaise

Nous sommes en 2011, Koffi Olomidé, JB Mpiana, et Werrason font campagne pour le président Kabila, candidat pour un second mandat à la tête du pays.

Pendant ce temps, la diaspora congolaise proche de l’opposition, décide de boycotter les concerts de ces artistes accusés de soutenir la majorité au pouvoir.

JB Mpiana en a payé les frais. Fin 2013, son concert prévu au Zénith de Paris est annulé. Les combattants multipliaient des menaces à l’endroit de l’artiste, lui promettant « un chaos ».Depuis, JB n’a plus  jamais donné des concerts en France.

Koffi Olomidé, menacé également, ses ennuis judiciaires dans l’Hexagone l’empêchent d’y mettre les pieds.

 Un concert de Fally Ipupa prévu le 22 juin à la Cigale, une salle de spectacle parisienne, est annulé.

Selon la préfecture de Police de Paris, le concert suscitait  « une mobilisation croissante chez les opposants radicaux congolais ». Ils « ont déposé plusieurs déclarations de manifestation pour le 22 juin aux abords de la salle de spectacle avec l’intention d’en découdre avec les spectateurs du concert,  de créer des désordres à l’intérieur et à l’extérieur de la salle et de s’en prendre à l’artiste »

Dans un tweet, la star congolaise dit « regretter cette décision ». « Pour moi, ce concert était d’abord l’occasion de retrouver mon public, mes fans et de leur présenter mon nouvel album Tokooos.

« Je me réjouissais de porter une nouvelle fois les couleurs de la musique congolaise et de mon pays », a-t-il ajouté.

Visiblement, les combattants ne s’en prennent plus aux artistes qu’ils qualifient, selon eux, « proches du régime » et Fally ne participe pas à des campagnes politiques pour le compte du régime.

L’annulation d’un concert porte préjudice à un artiste. Les spectacles permettent aux musiciens de gagner de l’argent, ce sont des revenus complémentaires aux ventes d’albums.

Au Congo, les musiciens ne font pas la politique. Ils sont approchés par la majorité au pouvoir, celle-ci les paye des sommes importantes pour des propagandes politiques.

« Je suis un artiste, n’importe qui peut m’inviter à chanter pour lui, qu’il soit du pouvoir ou de l’opposition », déclarait récemment JB Mpiana sur une chaîne de télévision.

C’est inacceptable que des combattants continuent de priver les artistes des revenus qu’ils tirent des spectacles.

Les musiciens ne doivent plus être la cible des combattants.