DJ Zeyna : « L'essentiel, c’est de croire en soi »
Music In Africa a rencontré la première femme DJ au Sénégal. Zeyna Ndoye ouvre la voie à toutes les jeunes filles qui rêvent légitimement d'être derrière les platines. Entretien.
Pouvez-vous nous parler de vous ? Comment avez-vous débuté dans le Djiing ?
Je m‘appelle Seynabou Ndoye, plus connue sur le nom de DJ Zeyna. J’ai intégré Africulturban (association de hip hop et cultures urbaines) en 2011 et je me suis très vite spécialisée dans les techniques d’enregistrement avec le studio urban musik. Après une année, j’ai décidé de changer de cap et me concentrer exclusivement sur le métier de DJ grâce au pôle de formation hip hop Akademy à Africulturban.
J’ai bénéficié d’une formation accélérée pendant deux ans avec le professeur DJ Geebayss. J’ai participé à des ateliers pour DJ pendant 3 ans, à chaque édition du Festival International de hip hop, avec des artistes comme DJ Suisses, DJ Vincz lee, et DJ Green Giant ; et j’ai participé également au concours de Battle Mix Up que j'ai remporté en 2014 devant un jury International, constitué de DJ rabs croovebuzz (Autriche), DJ Gimanen (Suisse), DJ Fabot (Belgique) et DJ Pow (Brésil).
J'imagine que ce n'est pas facile dans ce milieu d'être l'une des rares femmes ?
La plupart des secteurs sont dominés par les hommes de toutes les façons, le monde du hip hop y compris. Pour moi, l’essentiel c’est de croire en soi et savoir ce que l’on veut.
Au Sénégal, il y a une grande solidarité entre les DJs ; d'ailleurs, les hommes ne m’ont jamais traitée différemment du fait que je sois une femme. Je n’ai jamais ressenti une quelconque compétition avec eux. Je travaille avec Nit Doff Killah depuis 4 ans je suis la DJ officielle de son Show of the Year, l’une des plus grandes scènes du hip hop galsen. Ma structure Africulturban me booste aussi et me permet d'apparaître dans les plus grands festivals.
Est-ce qu'on peut dire qu'être DJ est rentable pour toi ? Gagnes-tu ta vie grâce à ce métier ?
Être DJ c’est juste top ! Être derrière les meilleures fêtes du monde, partager son univers avec d’autres personnes, voir les personnes s’amuser jusqu’à 5h du matin (sourire)...
Bien sûr que c’est payant parce que tu l’as dit c’est un métier et un métier ça paie toujours. À force de persévérance et avec beaucoup de travail, on peut obtenir tout ce que l’on veut.
Tu as des projets artistiques en cours ? Un projet sorti sur le marché ?
J’ai lancé ma propre structure en 2018, Zwina Entertainment. La première vocation de l'entreprise est de transformer la passion en profession et de soutenir la présence des femmes dans le hip hop, les cultures urbaines et le monde du DJ en particulier.
La première édition de Galsen Women Mix (une rencontre 100% féminine) s’est déroulée du 3 au 29 Septembre 2018. Pour le moment je travaille sur ça, le renforcement des femmes dans le deejaying.
Quels conseils donnerais-tu à une fille qui voudrait suivre tes pas ?
Qu’elle a sa place dans le hip hop même si c'est un milieu assez exigeant.
Le chemin est parfois long et parsemé d’embûches, mais croyez en vous, en vous souvenant que tout n'arrive pas toujours aisément. Prenez plaisir dans ce que vous faites, car c’est la vraie clé de la réussite.
Comment imagines-tu dans 5 ou 10 ans, l'évolution de ta carrière ?
J'aurai formé plusieurs femmes dans le deejaying, sorti plusieurs mixtapes, jouer dans plusieurs spectacles à l’étranger et inscrit mon nom dans les archives du hip hop sénégalais (sourire).
Un dernier mot ?
Merci à tous qui m’ont soutenu depuis le début. Merci à Music in Africa pour l’interview.
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